Dans le paysage numérique actuel, la sûreté web est devenue une préoccupation cruciale pour les sociétés de toutes envergures. Les cyberattaques sont en constante recrudescence, évoluant vers une sophistication accrue et un ciblage plus précis. Les organisations qui négligent la sûreté web s’exposent à des pertes financières considérables, à une atteinte à leur image et à des répercussions légales dommageables. Investir dans la sûreté web pour préserver les informations critiques est donc d’une importance capitale.

Ce guide a pour vocation d’accompagner les structures à travers les axes majeurs en matière de sûreté web. Nous allons examiner les menaces contemporaines, recenser les mesures de sauvegarde incontournables et prodiguer des conseils pratiques pour consolider la sûreté de votre présence en ligne. L’objectif est de vous fournir les ressources adéquates pour prendre des décisions éclairées et protéger vos actifs les plus précieux : vos données.

Les menaces web contemporaines : décrypter l’adversaire

Afin d’établir une stratégie de sûreté web performante, il est impératif de cerner les risques auxquels votre organisation est confrontée. Les cybercriminels usent d’un éventail de procédés pour cibler les sociétés et accéder à leurs informations critiques. Il est par conséquent essentiel d’identifier les failles de vos systèmes et de déployer des mesures de protection adaptées.

Attaques par injection (SQL, XSS, etc.)

Les attaques par injection figurent parmi les dangers les plus fréquents sur le web. Elles donnent la possibilité aux agresseurs d’introduire du code malfaisant au sein d’une application web, ce qui peut leur permettre de contourner les dispositifs de sûreté, d’accéder à des données critiques ou d’usurper le contrôle du serveur. L’injection SQL, par exemple, exploite les brèches dans les requêtes SQL pour manipuler la base de données. Le Cross-Site Scripting (XSS), de son côté, permet d’injecter du code JavaScript pernicieux dans les pages web, compromettant ainsi la protection des usagers.

Afin de se prémunir contre les attaques par injection, il est primordial de valider toutes les données entrantes provenant des usagers, d’utiliser un Object-Relational Mapping (ORM) pour interagir avec la base de données et d’assainir les données avant de les afficher sur le site web. Ces mesures simples, mais efficientes, peuvent amoindrir de manière significative le risque d’être victime d’une attaque par injection.

Falsification de requête intersites (CSRF)

La falsification de requête intersites (CSRF) est une attaque qui contraint un usager authentifié à exécuter des actions non souhaitées sur une application web. Un agresseur peut, à titre d’exemple, inciter un usager à cliquer sur un lien malfaisant qui modifie les paramètres de son compte ou réalise un achat illicite. Cette attaque se fonde sur le fait que l’application web accorde sa confiance aux requêtes émanant de l’usager authentifié. En l’absence d’une sauvegarde adéquate, un agresseur peut mettre à profit cette confiance pour effectuer des actions pernicieuses.

Afin de se sauvegarder contre les attaques CSRF, il est essentiel d’employer des jetons CSRF, qui sont des valeurs aléatoires engendrées par le serveur et incorporées au sein des formulaires. Ces jetons permettent de certifier que la requête émane bel et bien de l’usager authentifié et non d’un agresseur. L’usage de cookies SameSite est une autre mesure de protection qui limite la portée des cookies et entrave leur utilisation au sein des requêtes intersites.

Ransomware et malware (propagation via le web)

Les ransomwares et les malwares constituent des menaces de plus en plus inquiétantes pour les organisations. Le ransomware chiffre les données d’une société et exige une rançon afin de les déchiffrer, tandis que les malwares peuvent dérober des informations, endommager les systèmes ou perturber les opérations. La dissémination de ces menaces s’opère fréquemment par le biais du web, via des pièces jointes malfaisantes, des sites web piégés ou des téléchargements de logiciels infectés. Ces vecteurs d’attaque se révèlent très productifs car ils mettent souvent à profit la crédibilité des usagers envers les sites web qu’ils consultent.

Afin de se sauvegarder contre les ransomwares et les malwares, il est impératif d’installer un antivirus et un antimalware sur tous les appareils de l’organisation, de segmenter le réseau afin de restreindre la dissémination des contaminations et de déployer un système de sandboxing afin d’isoler les applications suspectes. De surcroît, une formation à la sensibilisation aux risques est essentielle afin d’aider les collaborateurs à repérer et à éviter les dangers en ligne.

Déni de service distribué (DDoS)

Une attaque par déni de service distribué (DDoS) a pour but de rendre un site web ou un service en ligne inaccessible en le noyant sous un flot de trafic. Les agresseurs utilisent un réseau de machines compromises (botnet) afin d’envoyer des requêtes massives au serveur, le saturant et l’empêchant de répondre aux requêtes légitimes. Les attaques DDoS peuvent paralyser une organisation, engendrant des pertes économiques importantes et une atteinte à sa notoriété.

Afin de se sauvegarder contre les attaques DDoS, il est essentiel d’utiliser un Content Delivery Network (CDN) assorti d’une protection DDoS, qui répartit le trafic sur plusieurs serveurs et filtre le trafic malfaisant. La mise en cache des données et le filtrage du trafic suspect constituent d’autres mesures de protection qui peuvent contribuer à atténuer l’impact d’une attaque DDoS.

Attaques de la chaîne d’approvisionnement logicielle (supply chain attacks)

Les attaques de la chaîne d’approvisionnement logicielle sont devenues une menace importante ces dernières années. Ces agressions ciblent les fournisseurs de logiciels et de services, compromettant ainsi les applications et les systèmes de leurs clients. Les agresseurs peuvent implanter du code pernicieux au sein des mises à jour de logiciels, des bibliothèques open source ou des dépendances tierces, affectant de ce fait un nombre conséquent d’usagers. Ces attaques sont particulièrement ardues à déceler car elles mettent à profit la crédibilité que les organisations accordent à leurs fournisseurs.

Afin de se sauvegarder contre les attaques de la chaîne d’approvisionnement logicielle, il est crucial de mettre en œuvre une gestion rigoureuse des dépendances, d’effectuer des audits de sûreté réguliers des fournisseurs et de vérifier l’intégrité des logiciels avant de les déployer. La mise en application de processus de développement sécurisés (DevSecOps) et l’usage d’outils d’analyse de la composition logicielle (SCA) sont également essentiels afin d’identifier et d’atténuer les risques liés à la chaîne d’approvisionnement.

La complexité de la chaîne d’approvisionnement est souvent illustrée par une multitude d’acteurs, chacun présentant des points de vulnérabilité potentiels. Un schéma typique pourrait inclure :

  • Développeurs de logiciels : Le code qu’ils écrivent peut contenir des vulnérabilités.
  • Bibliothèques Open Source : Souvent utilisées, mais peuvent être compromises.
  • Fournisseurs de services cloud : Hébergent des données et des applications, créant un point d’entrée potentiel.
  • Fournisseurs tiers : Accès aux systèmes et aux données, augmentant le risque d’attaque.

Menaces ciblant les API (API security)

Les API (Application Programming Interfaces) sont devenues des composantes essentielles de nombreuses applications web et mobiles. Elles autorisent différentes applications à communiquer entre elles et à partager des données. Cependant, les API peuvent également se muer en points d’accès privilégiés pour les agresseurs. Les vulnérabilités courantes incluent une authentification faible, une autorisation incorrecte et un défaut de contrôle du trafic. Un agresseur peut tirer parti de ces vulnérabilités afin d’accéder à des données critiques, de modifier des informations ou de perturber les opérations.

Afin de sécuriser les API, il est impératif d’employer une authentification forte (OAuth, JWT), de déployer un contrôle d’accès fondé sur les rôles (RBAC), de limiter le débit (rate limiting) et de surveiller activement les API. La mise en œuvre d’une passerelle API (API gateway) peut également contribuer à centraliser la sûreté et à appliquer des politiques de sûreté cohérentes. Il est primordial de considérer la protection des API comme une priorité et de l’intégrer dès la phase de conception. Les passerelles API peuvent être coûteuses à maintenir.

Les API sont de plus en plus ciblées car :

  • Elles exposent directement les données et les fonctionnalités.
  • Elles sont souvent mal sécurisées.
  • Elles sont utilisées dans de nombreuses applications.

Ingénierie sociale (phishing, spear phishing, whaling)

L’ingénierie sociale est une technique qui consiste à manipuler les collaborateurs d’une organisation afin de les inciter à divulguer des informations confidentielles ou à exécuter des actions qui compromettent la sûreté. Le phishing est une forme d’ingénierie sociale qui use de courriels frauduleux afin de tromper les usagers et de les amener à communiquer leurs identifiants ou leurs informations financières. Le spear phishing est une attaque plus ciblée qui vise des individus spécifiques au sein d’une organisation, tandis que le whaling cible les hauts dirigeants.

Afin de se sauvegarder contre l’ingénierie sociale, il est essentiel de former les collaborateurs à la sensibilisation aux risques, de réaliser des simulations de phishing et de déployer des politiques de sûreté claires. La communication interne au sujet des incidents de sûreté et la promotion d’une culture de sûreté sont également essentielles afin de réduire le risque de succès des attaques d’ingénierie sociale. La sensibilisation à la sûreté doit être un effort continu et intégré à la culture de l’organisation.

Axes majeurs pour une sûreté web solide en société

Maintenant que nous avons passé en revue les dangers, concentrons-nous sur les axes majeurs que les sociétés doivent adopter afin de garantir une sûreté web solide. Ces axes couvrent un vaste éventail d’aspects, allant de la gouvernance à la formation des collaborateurs, en passant par la sûreté des applications web et la gestion des vulnérabilités.

Gouvernance et politique de sûreté web : une base indispensable

La gouvernance et la politique de sûreté web constituent le fondement d’une stratégie de sûreté efficiente. Il est essentiel d’établir une politique de sûreté web claire et exhaustive qui définit les rôles et responsabilités en matière de sûreté, met en place un processus de gestion des risques et garantit le respect des réglementations (RGPD, HIPAA, etc.). Une politique de sûreté bien définie permet de s’assurer que tous les membres de l’organisation comprennent les enjeux de la sûreté web et contribuent à la protection des informations critiques.

Gestion des identités et des accès (IAM) : maîtriser l’accès aux données sensibles

La gestion des identités et des accès (IAM) est un composant crucial de la sûreté web. Elle autorise la maîtrise de l’identité des personnes accédant aux données et ressources, ainsi que des données et ressources auxquelles ces personnes accèdent. Il est impératif d’employer une authentification robuste (multi-facteur, biométrie), de déployer une autorisation fondée sur les rôles (RBAC), de gérer les privilèges (principe du moindre privilège) et de surveiller les accès et d’auditer les activités. Une gestion efficiente des identités et des accès permet d’atténuer le risque d’accès illicite aux données critiques.

Sûreté des applications web (OWASP top 10) : les notions fondamentales incontournables

La sûreté des applications web est un aspect fondamental de la sûreté web. L’OWASP Top 10 est un répertoire des vulnérabilités les plus critiques des applications web. Il est essentiel de comprendre ces vulnérabilités et de déployer des mesures de protection afin de les corriger. L’usage d’outils d’analyse statique et dynamique (SAST, DAST) peut aider à repérer et à corriger les vulnérabilités courantes. La sûreté des applications web doit être intégrée dès la phase de conception et tout au long du cycle de développement.

Surveillance et détection des incidents de sûreté (SIEM) : anticiper les menaces

La surveillance et la détection des incidents de sûreté sont essentielles afin de déceler les attaques et d’y réagir promptement. Il est crucial de collecter et d’analyser les journaux de sûreté, de repérer les anomalies et les comportements suspects, de mettre en place un plan de réponse aux incidents et d’exploiter les renseignements au sujet des dangers (Threat Intelligence). Un système de gestion des informations et des événements de sûreté (SIEM) peut aider à centraliser la surveillance et à automatiser la détection des incidents. Une réponse prompte et efficiente aux incidents peut minimiser l’incidence des attaques sur l’organisation.

Chiffrement des données : préserver les informations au repos et en transit

Le chiffrement des données est une mesure de protection essentielle afin de garantir la confidentialité des informations critiques. Il est impératif d’employer des protocoles sécurisés (HTTPS, TLS), de chiffrer les bases de données et les fichiers critiques et de gérer les clés de chiffrement. Le chiffrement des données protège les informations en cas d’atteinte aux données et assure que les informations demeurent inintelligibles pour les agresseurs. Le chiffrement doit être appliqué aux données au repos (stockées sur les serveurs) et aux données en transit (transmises sur le réseau).

Tests d’intrusion et audits de sûreté : évaluer la protection

Les tests d’intrusion et les audits de sûreté permettent d’évaluer la protection des systèmes et des applications web. Les tests d’intrusion simulent des attaques réelles afin de déceler les vulnérabilités et d’évaluer l’efficacité des mesures de protection. Les audits de sûreté examinent les politiques, les procédures et les dispositifs de contrôle de sûreté afin de repérer les lacunes et de formuler des recommandations d’amélioration. Il existe différents types de pentests : boîte noire (aucune information au sujet du système), boîte blanche (accès intégral au système) et boîte grise (informations limitées au sujet du système). La récurrence des tests et le suivi des recommandations sont essentiels afin d’améliorer en continu la protection.

Les tests d’intrusion de type boîte noire sont utiles, mais peuvent prendre beaucoup de temps. Les tests en boîte blanche offrent une couverture plus rapide, mais nécessitent une grande confiance envers l’équipe qui effectue le test.

Formation et sensibilisation des collaborateurs : maillon essentiel de la sécurité

La formation et la sensibilisation des collaborateurs sont un élément essentiel de la sûreté web. Les collaborateurs sont fréquemment la cible des attaques d’ingénierie sociale et peuvent involontairement compromettre la protection de l’organisation. Il est crucial de mettre en place des programmes de formation réguliers au sujet des dangers web et des pratiques optimales, de réaliser des simulations de phishing et d’encourager la communication interne au sujet des incidents de sûreté. Une culture de protection forte contribue à amoindrir le risque d’erreurs humaines et à consolider la sûreté globale de l’organisation.

Gestion des vulnérabilités : une démarche proactive indispensable

La gestion des vulnérabilités est un processus continu qui consiste à repérer, analyser, prioriser et corriger les vulnérabilités au sein des systèmes et des applications web. Il est essentiel d’analyser les vulnérabilités, de prioriser les correctifs et de les appliquer promptement. L’usage d’outils de gestion des vulnérabilités peut aider à automatiser le processus et à suivre l’état des vulnérabilités. Une gestion proactive des vulnérabilités permet de restreindre le risque d’exploitation des vulnérabilités par les agresseurs.

Un tableau de bord de suivi des vulnérabilités peut être un outil précieux pour visualiser l’état de la protection et suivre les progrès réalisés. Ce tableau de bord pourrait inclure des indicateurs clés tels que le nombre de vulnérabilités décelées, le temps moyen de correction et le nombre de vulnérabilités non corrigées.

Autres considérations

Afin de maximiser votre sûreté, il est important de prendre en compte d’autres aspects tels que :

  • L’automatisation : Automatisez autant que possible les processus de sûreté.
  • La surveillance continue : Surveillez en permanence vos systèmes et applications web.
  • L’amélioration continue : Améliorez sans cesse votre stratégie de sûreté web en fonction des nouveaux dangers et des nouvelles technologies.

Tendances actuelles et à venir en sûreté web

Les sociétés doivent également tenir compte des tendances à venir en matière de sûreté web. La sûreté Zero Trust, l’intelligence artificielle et le machine learning, la sûreté du cloud, la sûreté de l’edge computing et la sûreté quantique sont autant de domaines qui vont influencer la sûreté web dans les années à venir. Il est essentiel de se tenir informé de ces tendances et de se préparer à les intégrer au sein de sa stratégie de sûreté.

Consolider votre défense : une priorité stratégique

La sûreté web est un enjeu majeur pour les sociétés de toutes envergures. En adoptant les axes majeurs présentés au sein de ce guide, les organisations peuvent affermir leur posture de protection et protéger leurs informations critiques contre les dangers web en perpétuelle évolution. La mise en œuvre d’une politique de sûreté web claire, la gestion efficiente des identités et des accès, la sûreté des applications web, la surveillance et la détection des incidents, le chiffrement des données, les tests d’intrusion et la formation des collaborateurs sont autant de mesures indispensables afin d’assurer la sûreté de votre organisation.

N’oubliez pas, la sûreté web est un investissement fructueux à long terme qui peut vous éviter des pertes économiques importantes, une atteinte à votre notoriété et des répercussions légales dommageables. En prenant des mesures proactives et en vous tenant informé des derniers dangers, vous pouvez protéger votre organisation et assurer sa pérennité.